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mercredi 11 mai 2011

Combattre le(s idées du) Front national

Dans un communiqué repris le 4 mars par le site Europe1.fr, le Front national indique vouloir « créer prochainement des organisations syndicales, catégorielles, qui défendraient les positions de son parti, et notamment la préférence nationale ».

Retour en arrière

Comme l’indique la dépêche d’Europe 1, « ce projet a déjà été engagé par le parti d’extrême droite il y a une quinzaine d’années, quand le FN avait tenté une incursion dans le monde du travail, en créant des branches syndicales dans la police et l’administration pénitentiaire. A l’époque, la justice les avait dissoutes, au motif qu’un syndicat est là pour défendre les intérêts des salariés, et rien d’autre ».

La justice en recours

C’était en 1996. A cette époque, l’UD s’était interrogée par rapport à la floraison d’organisations syndicales intitulées FN, qui marquait une évolution d’une stratégie d’entrisme du FN dans les syndicats existants vers un choix de créer des structures relais dans le secteur public. FN Police, FN Pénitentiaire puis FN RATP… Rien ne semblait pouvoir arrêter ce développement, si ce n’est la démarche juridique entreprise par la CFDT qui s’était conclue le 10 avril 1998 par un arrêt de la Cour de Cassation.

La formation aussi

Consciente qu’une action en justice ne permet pas à elle seule de traiter efficacement du problème de fond (la propagation des idées du FN), l’UD écrivait en 1996 « La meilleure stratégie est de reprendre pied dans l’entreprise par la syndicalisation, d’ouvrir le dialogue avec les militants puis avec les adhérents au sein des équipes syndicales. La CFDT, si elle présente une bonne cohérence de son projet pour lutter contre les thèses racistes, doit entreprendre un travail de clarification et d’homogénéisation en interne ». C’est dans ce but que l’UD s’ést inscrite dans l’enquête « racisme au travail » menée par le sociologue Philippe Bataille en 1996, dont les résultats ont fait l’objet d’un livre au titre éponyme. Dans la foulée, l’UD a mis en place des formations spécifiques sur le « racisme au travail » puis dans les années 2000 sur la lutte contre les discriminations raciales à travers le projet Action et Vigilance.

Le combat ne s’arrête jamais

Évidemment, nous serions plus à l’aise de ne pas nous voir dicter notre agenda par un parti politique d’extrème-droite. Mais comment ne pas réagir ? Car même si de la même façon qu’en 1998, le FN se heurtera à des textes juridiques dans la mise en place de ses syndicats ; la CFDT doit armer ses équipes à répondre aux salariés qui seraient réceptifs aux discours xénophobes du FN et plus spécifiquement de Marine Le Pen. Combien d’études viennent nous rappeler que les salariés n’adhèrent plus à la CFDT pour des raisons idéologiques ou politiques ? Dans ce cas, comment penser que nos adhérents, protégés par un bouclier de valeurs, seraient de facto insensibles aux discours simplistes de l’extrémisme ?

La formation comme bouclier au FN

Si nous ne sommes pas un parti politique, nous avons un rôle politique par la place que nous avons dans le mouvement social. Marine Le Pen l’a bien compris en voulant investir soit sous étiquette FN, soit plus pernicieusement par de l’entrisme, le mouvement social. S’il n’est pas question de lutte des classes ou de pendre le vilain patron, le FN nous explique -chiffres à l’appui- que la politique d’immigration est à l’origine de la plupart des maux dont souffre notre pays. La peur de l’immigré qui vient voler l’emploi du Français, l’immigré qui vient bénéficier de nos prestations sociales etc etc…
Face à ce discours, qui forcément va trouver un écho dans une période de crise sociale, la CFDT en général et la CFDT Paris en particulier, va devoir affûter ses argumentaires et former les équipes syndicales CFDT à répondre à cette menace. Le travail urgent (re)commence.

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