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lundi 21 novembre 2011

Contributions au débat par François Ottello

La situation de notre pays est grave, celle de l'Europe aussi. Cette situation très inquiétante, comparable aux années trente, mérite des réactions fortes et des actions immédiates, sans se soucier des aléas politiques de partis. 

Je vous adresse amicalement ma prose rapide. L'ayant envoyée à certains journaux, blogs, sites, partis, je trouvais dommage de ne pas la partager avec la plupart des contacts de ma liste de messagerie.
Cette fois-ci, vous êtes tous en "copie-cachée", ainsi pas de problème de "confidentialité".

Rassurez-vous, cet envoi un peu long à lire, bien que le thème mériterait des pages, n'est pas le début d'une suite.

Espérant que cela vous plaise ou vous informe. Les chiffres sont de sources sérieuses. J'ai voulu me limiter au plus court mais les aspects évoqués méritent beaucoup plus de développements, d'exemples, de propositions concrètes.

Cordialement aux connaissances, amicalement aux amis, bises à la famille. 
François Ottello 



1)  Je viens de finir le premier livre de Denis Robert "Révélation$". C'est effarant, scandaleusement choquant, les trillions (1 trillion = 1 000 000 000 000 € = mille milliards d'euros) naviguent par centaines dans les paradis fiscaux, par des comptes non publiés dans Clearstream, venant de Russie, de Colombie, de Londres, et d'ailleurs mais aussi de France !
Clearstream c'est d'abord une "chambre de compensation" pour ne pas dire une banque frauduleuse luxembourgeoise (aujourd'hui filiale à 100 % d'un consortium boursier allemand) permettant de blanchir des sommes énormes, effarantes, de toutes provenances y compris les plus malhonnêtes, la drogue, les maffias, les ventes d'armes cachées à certains pays inavouables, ... mais aussi de nombreuses entreprises profitant de la discrétion et des paradis fiscaux.  
Clearstream c'est des milliers de comptes non publiés, c'est des circuits complexes et rapides dans d'autres "banques" ou "tuyaux de liaisons" pour ne pas pouvoir retrouver les transactions et les sommes placées ...
Le Luxembourg c'est aussi cela, mais la City ou Wall street de m^me ...
Ci-dessous un lien qui nous rappelle que France 5 diffuse depuis le 18 octobre des documents qui nous éclairent très bien et sérieusement sur tout cela ...

2)  A la City de Londres, environ 20 à 30 000 milliards par an sont manipulés avec rapidité, brouillages et  dissimulations qui donnent au moins 150 milliards de fraudes fiscales.
Au Luxembourg c'est du même ordre, aux Bermudes, aux Caïmans, aux Bahamas …
Ces gens là comptent en trillions c'est à dire 12 zéros après le chiffre. Clearstream, c'était en 2000,
10 trillions d'euros à «recycler» (à «clarifier»...)  soit 10 000 milliards d'euros déposés, environ 47 fois le budget de la France. C'est effarant !
Il faut dénoncer ces systèmes bancaires scandaleux et faire en sorte que cessent ces fraudes qui appauvrissent l'humanité et font de grands dégâts humains sur les plus pauvres.
Ces systèmes frauduleux sont très bien organisés et sans scrupules, il ne seront démontés que pièce par pièce de Z à A, par des lois internationales contraignantes, nombreuses et précises dont la non application devra être sanctionnée lourdement.
Ce travail est gigantesque mais il est impossible et criminel de baisser les bras !

Interdire la finance à haute fréquence est aussi important, c'est à dire les traders qui spéculent sur des millions de dollars ou d'euros, y compris sur la nourriture, simplement en quelques clics devant un écran, à la microseconde près ! Une bourse virtuelle qui n'a rien à voir avec l'activité des entreprises.
Interdire cette "bourse à haute fréquence" est tout à fait possible, il faut y forcer les décideurs politiques.

Il faut taxer toutes les transactions financières, en commençant par 0,05% (50 € sur 100 000) ce qui apporterait déjà les milliards nécessaires pour résoudre la crise actuelle.
Les banques sont responsables des prêts qu'elles ont accordés, c'est à elles de payer le non remboursable, sans l'aide des contribuables. Leurs moyens gigantesques le permettent sans mettre en cause leur pérennité.
Cela n'empêche pas les Nations de vivre à la mesure de leurs moyens et non pas au dessus comme certaines, dont la France, depuis 30 ans.
Nous avons tous profité plus ou moins des deniers de l'État:
               dans des niches fiscales (que nous n'avons pas toujours demandées ou qui ne sont que des   effets d'aubaine), dans des équipements quasi inutiles, dans des prestations publiques parfois         démesurées ou inefficaces, dans des exonérations, dans des équipements superflus, dans des      gaspillages communaux, départementaux, régionaux, ...
Il faut admettre que durant les 30 glorieuses et même plus tard, beaucoup trop de fonctionnaires ont été embauchés par idéologie, laxisme, facilité, clientélisme.
Que dire de travaux somptuaires, démesurés, surdimensionnés, luxueux ou  inutiles payés sur deniers publics donc par nos impôts ?

Personne ne peut vivre au dessus de ses moyens très longtemps ! L'argent ne tombe pas du ciel !
Toutes ces vérités ne sont ni de droite ni de gauche.

Dans l'urgence actuelle, des économies de budget national importantes, pérennes et efficaces, doivent être faites mais l'impôt doit augmenter, il faut les deux, rapidement, pour ne pas aller dans le mur ou ressembler à l'Italie voire à la Grèce.

La plupart des niches fiscales doivent être annulées.
L'impôt sur le revenu ne pourrait-il pas augmenter de 10% dès 80 000 euros par part voire 120 000 euros de revenus sans tenir compte des parts ?
Une TVA dite «sociale» ne peut-elle pas remplacer des charges sur les salaires ?

Cela c'est l'urgent, ce peut être provisoire, mais tant qu'existeront des paradis fiscaux, de la spéculation à haute fréquence, de la bourse virtuelle, des banquiers rapaces et cupides et des décideurs politiques quasi muets sur ces systèmes d'appauvrissement de l'humanité, il sera très difficile voire impossible d'éradiquer la pauvreté et la misère.

Et si les Indignés ou les altermondialistes, dans la rue, nous montraient en fait un bon chemin ?
                                                                                                                                                                  François Ottello



3)  France 5 a diffusé le mardi 18 octobre à 21h40 un excellent document de 52 mn  "La City - la finance en eaux troubles". Bizarrement ce document n'est pas visible sur le site des vidéos de la chaîne mais il est visible (et enregistrable) par le lien ci-dessous.

Cet excellent document est très intéressant, non polémique, argumenté, pédagogique et clair, avec quelques longueurs.
Si le sujet de la grande dérive de la finance internationale vous intéresse, il faut absolument voir ce document, très accessible à tous. Le témoignage d'un cadre supérieur de la City est fort, sérieux, instructif.
Des milliers de milliards sont brassés, blanchis ou "envoyés" sur des paradis fiscaux, y compris en ce moment malgré ce qui se dit sur les paradis fiscaux. 

La City et ses paradis fiscaux sont un fléau mondial. Quelques % des milliards brassés suffiraient à résoudre bien des crises y compris dans les pays les plus pauvres.

Un tel document mériterait le prime trime sur une grande chaîne ! ... on peut rêver ...

Par ce lien je pense la vidéo visible (et enregistrable pour ceux qui le peuvent).


François Ottello




Par Bertrand Buisson
France 5 diffusait mardi 18 octobre un film documentaire inédit braquant enfin les projecteurs sur la City de Londres. La City, la finance en eaux troubles a pu montrer aux téléspectateurs français, à une heure de grande écoute, que cette Cité-Etat nichée au cœur de la capitale britannique est non seulement le centre, mais la mère de la mondialisation financière.
Indépendante de la Couronne britannique, la City de Londres est un vestige du monde médiéval dont les privilèges fiscaux et juridiques durent depuis mille ans et lui confèrent le statut envié de paradis fiscal. Mais comme le souligne très bien le film, la City est surtout le centre névralgique d’une nébuleuse offshore internationale. Alors que l’empire colonial anglais fermait officiellement ses portes dans l’après-guerre, la City de Londres a reconverti l’ensemble des possessions et ex-dominions britanniques en paradis fiscaux – Jersey, Guernesey, les Caïmans, les Iles Vierges, les Bahamas, Man, les Bermudes, etc. – tissant ainsi une toile mondiale lui permettant de capter l’ensemble des flux financiers mondiaux, qu’ils soient légaux ou non. Car en effet, ces paradis fiscaux patronnés par la City, ont pour fonction première le secret. Ils servent tout aussi bien à capter et blanchir les centaines de milliards de dollars générés annuellement par le trafic de drogue, qu’à permettre les spéculations les plus folles à n’importe quel opérateur financier ou même acteur économique, puisque l’essentiel des grandes banques, des multinationales et des grandes fortunes y ont des succursales leur permettant d’évacuer revenus et profits afin de contourner l’impôt. Selon les économistes du Tax Justice Network consultés dans le film, l’Etat britannique perdrait 150 milliards de recettes fiscales par an à cause de ce système, alors qu’une austérité de plus en plus féroce s’abat sur les sujets de sa majesté.
Mais ce qu’il nous faut souligner ici, c’est qu’il ne s’agit en rien d’un problème anglais, mais d’un fléau mondial, d’un péril pour l’ensemble de l’humanité. La City de Londres est le centre de la finance mondiale et règne en maître sur le commerce des monnaies, des matières premières et des produits financiers dérivés. Son système offshore aspire la majorité des investissements et du commerce mondiaux, détournant l’argent qui devrait servir à alimenter le développement des peuples et des territoires. Tous les pays du monde perdent des rentrées fiscales, subissent la loi des trafiquants ou du terrorisme à cause de cet empire offshore. Une grande partie des produits de consommation que vous achetez – du kilo de banane à l’ordinateur – échappent à l’impôt aussi bien dans le pays d’origine que dans le pays de destination. Les fortunes qui spéculent sur l’immobilier des grandes capitales, rendant les loyers hors de prix et poussant les travailleurs à l’exode périurbaine, sont le fruit de ce système. Et d’où croyez-vous que vient l’argent finançant les extravagances du foot-business ? Et les liquidités des banques ? La criminalité en col blanc n’est plus un appendice du système, elle est le système ; et ce système a un nom : Empire britannique.
Les haut fonctionnaires français collaborent avec la City et marchent de plein gré dans ses combines depuis que de Gaulle est parti, la droite comme la gauche ont pactisé pendant 30 ans avec Thatcher et Tony Blair dans cette vaste entreprise de « dérégulation » financière, la majorité des économistes ont préféré ne pas voir ni entendre, et nombre de journalistes ont qualifié de fous ou de conspirationnistes ceux qui ont osé dénoncer et combattre politiquement « l’Empire britannique ».
Maintenant que la télévision publique a braqué ses projecteurs sur l’ennemi, il n’y a plus d’excuse pour ne rien faire.


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