Intervention de l’UCR-CFDT
sur l’actualité revendicative
au conseil national confédéral
sur l’actualité revendicative
au conseil national confédéral
1. Accord sécurisation de l’emploi et
complémentaire santé
La conclusion de l’accord sur la sécurisation de
l’emploi est accueillie avec satisfaction par la CFDT Retraités. Notre démarche de solidarité entre les générations nous fait
participer à la lutte commune pour l’emploi.
C’est elle qui garantit la cohésion et réduit les
inégalités sociales.
C’est elle qui garantit aussi la sauvegarde de notre
système de protection sociale dont les comptes sont fortement affectés par la
baisse significative des recettes.
La CFDT Retraités se réjouit également des droits
nouveaux acquis par la négociation de cet accord. Elle apprécie en particulier
l’ouverture consentie à la généralisation des complémentaires santé qui
satisfait (au moins partiellement) une revendication de la CFDT.
Voilà une
opportunité que la CFDT Retraités ne souhaite pas laisser passer.
En effet, la couverture complémentaire
santé est une véritable préoccupation pour les retraités :
·
Au moment du passage à la retraite il faut
opérer un choix entre la couverture de l’entreprise qui ouvre une portabilité
de quelques mois après le départ et l’option d’une nouvelle souscription. Ce
choix peut être éthique en raison du statut juridique de l’assureur ou matériel
en fonction des clauses du contrat.
·
Le coût prend une place prépondérante dans les
budgets des ménages les plus modestes selon notre récente enquête sur les
basses pensions. Les retraités paient plein pot. Et parfois les tarifs peuvent
renchérir avec l’âge.
Je rappelle une de nos revendications de
congrès : L’adhésion individuelle
des retraités aux contrats complémentaires santé responsables doit être
possible par une aide fiscale ou un crédit d’impôt. Cela nous oblige à être vigilants
à la question du coût.
·
Enfin, la consommation de soins pour les
retraités est différente et plus coûteuse avec l’avancée en âge, tant pour la
consommation médicale que pour les appareillages, en particulier les prothèses.
Dès lors, la généralisation aux retraités de la
complémentaire santé collective et responsable devra s’accompagner d’exigences
tant sur la tarification que sur le panier des garanties.
D’une manière générale, la couverture complémentaire
présente cependant des dangers qu’il convient de ne pas négliger.
La solidarité entre les assurés doit être l’exigence
première de cette couverture. Elle ne doit pas être sacrifiée sur l’autel de la
concurrence. Sinon il n’y aurait plus de limite pour le remboursement des
dépassements d’honoraires ou le remboursement de l’optique par exemple. Des
situations abusives sont déjà pratiquées et ouvrent la voie à des couvertures à
géométrie variable.
Le risque est grand que la logique du marché des
complémentaires mène à une diversification des offres et à la segmentation des
populations. Cette concurrence conduit à l’abandon du principe de la
solidarité.
Danger enfin dans le risque de transfert de charges de
l’assurance maladie vers le système complémentaire. Cela conduirait à un
renchérissement du coût de la couverture complémentaire.
2. Négociation
sur les retraites complémentaires
Le second sujet de
mon intervention porte sur la négociation en cours sur les régimes de retraite
complémentaires Agirc-Arrco.
La crise financière et la dégradation de l’emploi pèsent
fortement sur les recettes des caisses de retraite et en particulier sur celle
des complémentaires. Nos concitoyens ne mesurent pas que ce système
complémentaire est le résultat de la négociation collective entre partenaires
sociaux sans intervention de l’État providence. Cette construction
conventionnelle implique plus d’exigences dans la recherche des équilibres de
gestion. Les propositions initiales du patronat à l’entrée des négociations nous
semblaient particulièrement inacceptables. Elles remettent en cause certaines
règles hors des limites de celles du régime général et n’envisagent que la
seule contribution des retraités par le gel des pensions.
La position de la confédération nous
apparait la plus responsable :
·
Toute modification des règles des organismes
complémentaires et notamment de bornes d’âge doit s’inscrire dans la réforme
plus globale des régimes de base.
·
L’effort de redressement des comptes Agirc-Arrco
doit être partagé entre les salariés, les entreprises et les retraités.
·
Dans la participation des retraités, les basses
pensions doivent être épargnées. Plusieurs indicateurs pourraient être utilisés
pour cibler ces publics, notamment le taux de CSG appliqué aux pensions de
retraite et le montant total de pension perçu au titre des régimes
obligatoires.
La CFDT Retraités se réjouit d’une position
intersyndicale commune sur la nécessité d’une augmentation des cotisations des
entreprises.
La CFDT accepterait mal que l’on modifie les règles du
jeu pour la revalorisation des pensions des régimes de base et demande
instamment le respect de la légalité pour les augmentions à intervenir au 1er
avril prochain, et notamment par l’indexation à l’indice des prix.
3. Progression
trop modeste en 2012
La CFDT Retraités affiche une progression trop modeste
à notre goût de 0,60% du nombre de ses cotisations. Cette progression tient à
l’amélioration des transferts des adhérents salariés partant à la retraite.
Elle est la suite de relations de confiance progressives que les UTR
établissent avec les syndicats. L’UCR espère que la mise en place de GASEL
améliore encore ce transfert et harmonise les pratiques d’organisation des
retraités.
Mais la CFDT Retraités n’entend pas rester sur ce qui
pourrait apparaitre comme une rente de situation. Être plus nombreux est pour
nous un objectif. Pour développer nos propres revendications. Et pour que nos
structures et nos militants soient au plus près des réalités que vivent les
retraités et les personnes âgées.
4. Une enquête
pour rencontrer les retraités modestes
Après la réussite d’une première enquête sur la perte
d’autonomie, l’UCR a réalisé une nouvelle enquête sur les conditions de vie des
retraités aux pensions modestes. Les résultats ont été présentés lors d’un
colloque dans cette salle au début de ce mois. Nous avons été très honorés de
la présence de Laurent Berger. Elle marque tout l’intérêt de la confédération à
l’action de des retraités.
Les résultats de cette enquête nous ouvrent des
perspectives d’action revendicative sur les situations de pauvreté des femmes,
sur les coûts et les conditions de logement, l’accès à la santé et en
particulier sur la couverture complémentaire.
Ces enquêtes permettent la mise à l’action des équipes
syndicales pour aller à la rencontre des retraités y compris des plus
modestes.
Nos équipes ont montré, de manière
inégale il est vrai, de réelles capacités de mobilisation. Ces efforts doivent
être capitalisés, en termes de pratiques syndicales :
·
pour être plus au contact des retraités et
personnes âgées ;
·
pour réorienter avec plus de pertinence, nos
revendications ;
·
et par là pour remporter l’adhésion d’un plus
grand nombre de retraités.
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