Le Premier
ministre a officiellement lancé la concertation sur la réforme de la prise en
charge de la perte d’autonomie des personnes âgées le 29 novembre dernier lors
d’un colloque réunissant tous les acteurs. Cette réforme, qui doit prendre la
forme d’une loi d’orientation et de programmation à vocation pluriannuelle sur
la durée du quinquennat, sera engagée en deux étapes :
·
La
première étape législative concerne le maintien à domicile : réforme de
l’Allocation Personnalisée à l’Autonomie à domicile, mesures de prévention,
d’adaptation du logement ou d’aides aux aidants ; l’objectif à ce stade
est un projet de loi abouti avant la fin de l’année 2014 pour mise en
application début 2015.
·
La
seconde étape de la réforme, annoncée «pour la seconde partie du quinquennat»,
donc après 2015, en grande partie pour des raisons en partie financière,
portera sur l’accompagnement et la prise en charge en établissement, dont
l’objectif majeur porte sur la réduction des restes à charge en EHPAD pour les
personnes âgées et/ou leur famille.
A
ce stade, seul le financement de la première étape est gagé, à partir de 2015 par
le produit de la Contribution additionnelle de Solidarité pour l’Autonomie qui
prend la forme d’une majoration de la CSG dont sont redevables les retraités ou
invalides imposables au taux de 0,3%, depuis le 1/4/2013 (rendement financier
en année pleine : de 600 à 700 millions d’€).
La réforme, dans son ensemble est ambitieuse et va au-delà de la prise
en charge collective de la dépendance des personnes âgées. Elle repose sur
trois piliers, les « trois A » rappelés à différentes reprises par la
Ministre en charge des personnes âgées, Michèle DELAUNAY, rattachée à la
Ministre des Affaires Sociales, Marisol TOURAINE :
·
Anticipation des effets de l’âge sur
l’autonomie pour
faire de l’aide à domicile un levier de la prévention,
·
Adaptation de la société au
vieillissement en
mobilisant tous les leviers des politiques publiques (logement transports…),
·
Accompagnement de la perte d’autonomie qui passe par une réforme de l’APA
créée en 2002 ;
Les
points d’accroche essentiels du volet concernant l’accompagnement à domicile
porteront sans doute sur :
·
L’amélioration
des conditions de prise en charge des matériels et aides techniques, peu
présents dans les plans d’aides personnalisés au titre de l’APA, dont les
plafonds sont souvent saturés,
·
L’élaboration
d’un socle commun d’action sociale au niveau des caisses de retraites des
régimes obligatoires et complémentaire en matière de prévention.
Le
calendrier de la concertation engagée est concentré sur un temps très court
jusqu’au premier trimestre 2014, qui débouchera sur l’adoption du projet de loi
par un conseil des ministres début avril 2014, puis un premier examen au
Parlement avant l’été, le vote définitif devant aboutir à la fin de l’année
2014. Avant cela, le CESE sera officiellement saisi au début de l’année sur le
projet de loi, selon des modalités qui seront définies par son Bureau
(commission ad hoc ? saisine de plusieurs commissions du CESE ?).
Différentes
réunions thématiques sont organisées avec les acteurs, professionnels et
partenaires sociaux par Michèle DELAUNAY et son cabinet, entre décembre et
janvier 2014 : réforme de l’APA et refonte des
aides à domicile, coordination des actions de prévention, adaptation du
logement, aides aux aidants familiaux, professionnalisation des métiers de
l’autonomie. La Confédération sera associée à ces travaux par un binôme
coordonné par Marie-Claude LASNIER (Dominique FABRE et Alain DELUC) qui sera
peut être rejoint en début 2014 par un nouveau secrétaire confédéral chargé de
la famille et de la perte d’autonomie.
Les
deux ministres tiendront une réunion d’échange le 20 janvier 2014 (15 à 17h) sur le projet de loi autonomie avec
les partenaires sociaux dans leur ensemble.
La
difficulté majeure tient au rythme soutenu de ces réunions qui se traduisent
par des assemblées nombreuses, sans ordre du jour préalable ni documents
préparatoires permettant des échanges préalables susceptibles de déboucher sur
des positionnements argumentés. Néanmoins, un travail en commun sera organisé
sans délai avec les fédérations Santé/sociaux et Services en particulier ;
et pour la Confédération, les secrétaires confédéraux en charge du Handicap et
du logement.
Nous
ne savons pas encore lorsque les discussions sur le projet de loi proprement
dit commenceront, mais nous avons obtenu la possibilité de remettre une ou
plusieurs contributions écrites, sachant que d’ores et déjà, la CFDT a fait
parvenir à ses interlocuteurs ministériels, tous nos documents de référence sur
le sujet.
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