En
six mois, nous avons été séparés de Dominique. Membre actif du bureau UCR
depuis 2007, animateur hors pair de formation syndicale, Dominique Liehrmann
avait 70 ans.
Dominique a toujours tenu sa
place de responsable national de l’UCR. Il a pris une grande part dans la
formation syndicale en étant un animateur apprécié et reconnu par tous.
S'il pouvait parfois être un
peu difficile de lui couper la parole, il n'y a jamais eu de sa part une
volonté de domination quelconque. Dominique avait toujours un mot aimable pour
chacun, provoquait le sourire par ses remarques et créait une bonne ambiance.
Son tempérament dynamique en faisait un animateur infatigable. Dominique a
montré un attachement sans faille à la CFDT.
Né le 18 mars 1944 dans une
cité ouvrière du 14e arrondissement,
cinquième enfant d’une fratrie de sept, Dominique a baigné dans le syndicalisme
dès son plus jeune âge. Ses parents étaient chrétiens de gauche. Son père était
magasinier dans une imprimerie, syndiqué à la CFTC dans un fief CGT. Sa mère,
après avoir élevé ses 7 enfants, a repris une activité de comptable aux
Éditions de Montsouris d’où sortait le célèbre Petit Écho de la Mode.
En 1960, BEPC en poche,
Dominique rejoint sa soeur au Crédit Lyonnais. Il adhère à la CFTC, alors
première organisation syndicale dans la banque. Il milite activement dans la
commission des jeunes (il a 16 ans) de la section syndicale où il se forme à
ses futures responsabilités. Il milite aussi à la JOC.
Pour préparer le congrès de
1964, il participe à un groupe de travail sur l’unification syndicale.
Comme sa famille et la
plupart de ses copains du Crédit Lyonnais, Dominique est favorable à
l’Évolution, qu’il voit comme une ouverture.
En 1965, ayant atteint la
majorité (21 ans), devenu conseiller commercial, il est élu pour la première
fois au comité d’établissement du Crédit Lyonnais Paris. Suivront ensuite les
événements de Mai 1968 où il fait ses armes de syndicaliste.
En juin 1968, il se marie
avec Annie. Ils auront trois enfants et six petits-enfants.
Par la suite, il endosse
différentes responsabilités : secrétaire de section, secrétaire adjoint au
syndicat des banques, délégué syndical national du Crédit Lyonnais. Il
participe activement aux excellents résultats électoraux de la CFDT dans son
entreprise.
En 1974, il anime la grève
des banques au Crédit Lyonnais, la plus importante en nombre de participants et
en durée. Il confirme alors son talent de négociateur. Avec néanmoins de
nombreuses embûches sur le chemin : poids des politiques, conflits avec des
militants d’extrême gauche dont une certaine Arlette Laguiller, employée du
Crédit Lyonnais qui s’accapare toute l’attention médiatique... Un livre
intitulé : Le « mai » des banques paraitra aux éditions Syros, avec une photo
de Dominique nous signale un des auteurs (Jean-Pierre Moussy).
Dominique s’engage dans
l’interprofessionnel francilien. Il faut dire que Jean Boussemart, son
beau-frère (à qui il succède fin 1968 comme responsable de section du Crédit
Lyonnais), est alors secrétaire général d’une nouvelle structure, l’union
départementale de Paris. C’est là qu’il découvre l’animation des formations de
base. Discuter, convaincre et transmettre, il aime…
Après le plan social de 1996,
il s’intéresse au syndicalisme retraité. Il devient secrétaire général de
l’Union régionale des retraités où il remplace Michel Devacht. À ce titre, il
est membre du bureau de la CFDT Île-de-France et, en 2003, du conseil de
l’Union confédérale CFDT des retraités.
Élu au bureau national de
l’UCR (candidat de l’Ile-de-France) au congrès de Saint-Etienne de juin 2007,
il sera réélu au congrès de Metz en mai 2011 pour quatre ans.
Les obsèques auront lieu le
mercredi 7 janvier à 10h30 à l'église Saint-Martin à Palaiseau dans l'Essonne (91120).
Michel Devacht, Secrétaire
général
PS : Sa photo a été prise au
congrès confédéral CFDT de Marseille de juin 2014.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire