Rencontre entre l’Inter UCR et la ministre déléguée en charge des Personnes âgées et de l’Autonomie, Michèle Delaunay
Le 24 septembre 2012, Michèle Delaunay a échangé avec
les organisations syndicales de retraités pendant deux heures. Elle était
accompagnée de Manuel Bougerad, son directeur de cabinet et de Jean-Louis
Grellier (conseiller, détaché du conseil général de Gironde).
Toutes les Unions confédérales de retraités étaient
présentes : CFDT Retraités, Unar CFTC, Unir CFE-CGC, UCR CGT, UCR FO, Unsa
Retraités et FGR FP. Michel Devacht et Dominique Fabre représentent la CFDT
Retraités.
Se basant sur les positions de l’intersyndicale (Irex
n°20 du 10 avril 2012), cinq sujets d’actualité pour les retraités sont
présentés par l’Inter UCR : le pouvoir d’achat, la perte d’autonomie des
personnes âgées, l’accès aux soins, la place des personnes âgées dans la
société et le renouvellement du CNRPA.
Sur le pouvoir d’achat, Michèle Delaunay rappelle que
ce dossier est de la compétence de Marisol Touraine. Cependant, elle précise
partager nos remarques notamment sur les retraités touchant de basses pensions.
Elle pointe aussi la situation particulière des femmes qui perçoivent plus
généralement des petites retraites. Elle insistera auprès de Marisol Touraine
sur la situation de ces petites retraites.
Sur la perte d’autonomie, elle salue la
présentation complète des problématiques posées par l’intersyndicale. Il n’y
aura pas, à nouveau, de grands débats publics d’engagés. Ceux de l’an passé ont
déjà tiré de nombreux enseignements.
Elle envisage de promulguer une loi en
2014. Cette loi, devra élargir le champ d’action en direction des personnes
âgées en couvrant la période allant de la sortie de la vie professionnelle à
l’accompagnement de la personne âgée. Cette réforme doit être sociale et
sociétale.
Ce sera la loi des « trois A » :
Anticipation, Adaptation, Accompagnement.
Néanmoins, elle considère que les personnes âgées sont
en capacité d’être employeurs. Elle défend le gré à gré. Elle le relie au droit
à la citoyenneté des personnes âgées et leur capacité à gérer leur vie !
Concernant la formation des auxiliaires de vie sociale,
elle insiste sur la nécessité de valoriser la reconnaissance de ces métiers.
Son secteur d’activité est peut-être le seul à avoir des perspectives
importantes d’emplois dans les prochaines années !Sur la question du logement, elle souhaite favoriser les formules d’accueils multiples assurant logement et services de proximité. Son ministère n’appuiera que les projets de construction d’Ehpad insérés dans la ville. Elle rappelle que les engagements du gouvernement concernant le logement et la mise à disposition de terrains sont aussi valables pour les Ehpad. « Il faut mettre de la République partout ! » a-t-elle affirmé.
Sur le droit universel à la compensation de la perte d’autonomie quel que soit l’âge, cela ne lui paraît pas réaliste en ce moment mais cela doit rester un objectif.
La ministre a conclu sur ce point en rappelant que
l’image de la personne âgée doit être valorisée et ne pas s’accompagner de
sentiment de pitié. L’avancée dans l’âge doit se dérouler dans le bonheur.
Sur l’accès aux soins, Michèle Delaunay précise aussi
se sentir impliquée bien que ce ne soit pas de sa compétence. Elle rappelle la
nécessité du dépistage. Elle envisage un agenda de dépistage systématique, en
particulier de l’audition (une personne non équipée perd 7 années d’espérance
de vie) et de la dentition (capacité de mastiquer). Il faut continuer à faire
de gros efforts sur l’organisation des soins. Elle pointe le scandale financier
des transports sanitaires et l’abus d’utilisation de ces derniers qui, souvent,
dépassent le coût des soins. Quant aux dépassements d’honoraires, le
gouvernement prendra ses responsabilités si les négociations échouent.
Sur les retraités acteurs dans la
société, Michèle Delaunay répète inlassablement au cours de cette rencontre
qu’il fallait changer le regard de la société sur les « âgés ». Elle souhaite
qu’ils soient remis au centre et non pas en bordure de la société.
La prise en charge de l’âge est un
gisement d’emplois (300 000 d’ici 2020), non délocalisables !
Les âgés ont des droits. À ce propos, la ministre
déléguée a prôné à l’ONU la rédaction d’une convention sur le droit des âgés.
Sur le CNRPA, en sa qualité de présidente, la ministre
a convenu que cette institution se devait d’apporter notoriété, expertise et
visibilité de la situation des personnes âgées. Le CNRPA doit être force de
proposition au bénéfice des personnes âgées et l’instance de dynamisation et de
revalorisation de l’image des plus âgés.
Pour la CFDT Retraités, ce rendez-vous s’est avéré
positif par la qualité de l’écoute et la qualité des échanges. La nécessité de
se revoir pour approfondir les dossiers est actée. Toutefois soyons lucides et
restons mobilisés. Le précédent gouvernement avait promis une grande réforme
durant le quinquennat qui n’a jamais vu le jour.
Michel
Devacht,
Secrétaire général
Secrétaire général