Depuis maintenant plus de 13 ans les adhérents CFDT
partant à la retraite ont fait le choix de s’organiser dans des structures
territoriales, les UTR regroupées au sein d’une structure nationale de type
fédérale, l’UCR.
Les Militants retraités n’ont eu de cesse de travailler à
la mise en place d’un véritable syndicalisme retraité avec son propre champ
revendicatif fonctionnant à l’image des syndicats de salariés. Les UTR, aujourd’hui
reconnues à la CFDT comme syndicats, sont soumises aux mêmes règles
d’organisation, de gestion et de fonctionnement ainsi qu’aux mêmes statuts
confédéraux.
Pourtant régulièrement vous
nous interrogez sur le type d’organisation des retraités à la CFDT. Pourquoi les UTR sont-elles
astreintes aux mêmes règles, en particulier financières, que les syndicats
alors qu’elles relèvent de la loi de 1901 et pas de celle de 1884 comme eux.
Un choix
d’organisation légal, débattu et assumé
Les organisations syndicales
sont organisées sur la base de la loi de 1884. Cette loi précise le mode
d’organisation des syndicats professionnels. Les retraités n’ayant plus de
liens avec un secteur professionnel cette loi de 1884 ne peut leur servir de
base statutaire pour s’organiser. On
ne peut pas légalement créer de syndicats de retraités. Au cours des
dernières décennies, différents congrès de la CFDT (1985, 1998 et 2002
notamment) ont débattu et se sont prononcés sur le type d’organisation qu’il
fallait retenir. L’objectif principal poursuivi est de permettre aux retraités
de s’organiser dans la confédération tout en respectant les contraintes légales et réglementaires. C’est
ainsi que depuis 2003 tous les retraités CFDT, quelle que soit leur origine
professionnelle, sont regroupés au sein des Unions territoriales de Retraités
(UTR). Ces UTR bien qu’étant reconnues comme des syndicats à l’intérieur de la
CFDT sont organisées dans le cadre
de la loi de 1901. Ce mode d’organisation permet de respecter les principes de
fonctionnement des structures dans la confédération tout en ne remettant pas en
cause les dispositions de la loi de 1884. La CFDT organise les retraités dans
des structures adaptées et leur permet de participer aux grands débats de
l’organisation notamment lors des conseils nationaux et des congrès
confédéraux.
Ce que dit la loi de
1901 :
La loi de 1901 prévoit que
chaque association détermine: « son mode d’organisation et ses procédures
de fonctionnement qui sont précisés dans les statuts et complétés
éventuellement par un règlement intérieur ».
Nos statuts types prévoient
un fonctionnement sur la base d’un congrès. En un mot pour la CFDT, il s’agit d’une
simple question de terminologie : nos congrès d’UTR ont même rôle et même
pouvoir qu’une assemblée générale (nous
avons maintenu le terme d’assemblée générale essentiellement pour les petites
UTR qui n’ont pas d’ULR et se réunissent sur la base des adhérents).
Ces statuts des UTR déposés
en préfecture prévoyant un fonctionnement sur la base d’un congrès à la place
de l’assemblée générale n’ont jamais été remis en cause par les autorités
administratives.
Une
organisation adaptée
Ce type d’organisation a été
choisi après un long débat dans la CFDT. Il a fallu ensuite adapter les statuts
des UTR ainsi que le mode de financement des structures.
Depuis 2003, les statuts
types des UTR ont été modifiés pour s’aligner progressivement sur le
fonctionnement des syndicats ; l’instance de base est le congrès. Le
congrès réunit toutes les sections de l’UTR qui ont des pouvoirs sur la base du
nombre de cotisations syndicales collectées. Celui-ci élit un conseil ou un
bureau qui dirige l’UTR entre les congrès. L’assemblée générale se réunit à un
rythme précisé par les statuts entre deux congrès, elle consacre ses débats aux
thèmes d’actualité et si besoin à l’adoption des comptes.
C’est donc clair le choix du
fonctionnement des UTR est calqué sur celui des syndicats. Les UTR organisent
des sections locales (ULR) et des sections professionnelles (SSR). Ces sections
ont les mêmes rôles et devoirs que les sections syndicales. Les ULR disposent
de statuts propres entre autre pour pouvoir bénéficier de subventions locales.
L’UCR tient à la disposition des UTR des statuts-types des ULR.
Lors du congrès confédéral
de 2010 la charte de la cotisation syndicale a été adaptée pour tenir compte
des clés de répartition des parts de cotisation en pourcentage à l’image de ce
qui se pratique pour les syndicats de salariés.
Dans le domaine fiscal, les
UTR sont considérées comme syndicats. Le crédit d’impôts prévu pour les
adhérents des organisations syndicales est appliqué aux adhérents retraités
organisés dans les confédérations syndicales. Ce crédit d’impôt ne s’applique
pas aux adhérents des « autres
associations loi 1901 ».
Depuis la loi d’août 2008
sur la modernisation de la vie syndicale, la CFDT a fait le choix de la
certification des comptes des UTR sur la même base que les syndicats de
salariés. En conséquence, elles doivent pouvoir présenter leurs comptes de
toutes leurs composantes, sections comprises.
La transparence financière
voulue par la loi et souhaité par la CFDT est la règle pour toutes les UTR
comme pour toutes les autres organisations de la CFDT.
Conclusion
L’ensemble de ces éléments permet
d’affirmer qu’un choix mûrement réfléchi au fil des années a permis d’organiser
les retraités au sein de la CFDT et non pas à part. Il apporte à toutes les
instances une participation claire à la vie de la CFDT tout en respectant les
dispositions légales. Ce choix est cohérent avec la politique confédérale sur
l’intergénérationnel.
Yves Brisciano,
Trésorier
adjoint,
Responsable
du développement